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Nihon Ni Ryokô
Nihon Ni Ryokô
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25 avril 2009

Jour 4 : Première journée à Kyoto

Les sites touristiques fermant à partir de 16h au Japon, on ne peut pas vraiment traîner au lit… On va donc à la gare prendre le bus vers le nord de la ville… Prendre le bus à Kyoto (et au Japon en général) est tout un art… Premièrement, avant de monter dans le bus on fait la queue ! On monte par l’arrière et on paye en descendant, soit un tarif fixe, soit en fonction de la distance. Ce qui nous a le plus étonné, c’est que le chauffeur coupe le contact à chaque feu… ce qui nous a fait croire que l’on était arrivés au terminus et que l’on s’était trompés de sens ! En sortant il faut mettre la somme exacte dans une corbeille à côté du chauffeur, où se trouve aussi un petit appareil pour faire l’appoint…

Au bout de 45 minutes on arrive enfin près du Kinkakuji, le temple au Pavillon d’Or. En arrivant devant, nous sommes éblouis par le cadre absolument magnifique ! C’est peut-être le plus beau site que l’on verra pendant le voyage... Le pavillon, recouvert de feuilles d’or, trône au milieu d’un étang entouré d’un superbe jardin japonais. Le cadre est très reposant et après avoir mitraillé avec nos appareils photos, on se pose quelques minutes pour apprécier. On se promène ensuite dans le jardin qui surplombe le temple puis on sort en passant par les traditionnelles boutiques de souvenirs. A la sortie je me lance pour demander à un agent qui fait la circulation (à un feu !) "doko Ryoanji deska" (=où est le Ryoanji ?, notre prochaine étape). Il comprend instantanément mon japonais parfait et nous indique la route à suivre à flanc de montagne.

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S’en suivent trente minutes de marche à la sortie de la ville, bordée de tous les côtés de montagnes. On paye la visite du temple à l’entrée du jardin puis on se balade à l’intérieur. Le jardin est là aussi vraiment superbe ! On entre ensuite dans le temple, et après avoir enlevé nos chaussures nous allons voir le jardin sec zen qui fait la renommée du temple… C’est plutôt décevant, d’autant que le temple est en réparations et que l’on aurait pu voir gratuitement le jardin sans être obligés de payer pour le temple… On termine le tour du jardin, toujours aussi sympa avec des petits pavillons et des arbres droits comme des i.

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Nous prenons ensuite le bus pour revenir dans le centre de Kyoto, près du château Nijo. On essaye de prendre quelques photos de l’extérieur après avoir décidé de ne pas le visiter pour ne pas faire une overdose de châteaux, la visite de celui d’Himeji étant prévue quelques jours plus tard…

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On se trouve un petit resto à ramens très sympa, puis on continue notre chemin vers le parc du Palais Impérial. Devant un McDonald on croise un petit papy qui distribue sans succès des prospectus, l’air triste… Il a peut-être 90 ans, ce qui montre que même si le Japon est un pays très développé, la vie n’est pas facile pour tous les retraités qui doivent souvent trouver un complément de revenus…

156_Restaurant



Le parc impérial (Kyoto est une des nombreuses anciennes capitales impériales) est la première bonne surprise de notre voyage. C’est un grand parc très calme entrecoupé d’allées immenses et parsemé de nombreux temples et sanctuaires. L’entrée dans le Palais Impérial lui-même se fait sur réservation et on se contente donc de longer les murs d’enceinte. C’est là que l’on voit nos premiers cerisiers en fleurs, mais aussi des abricotiers et des pêchers. Nous croisons aussi un groupe de japonaises en kimono qui se dirigent vers le Palais ; le port du kimono est plutôt courant à Kyoto, et c’est plutôt étonnant de voir que personne n’y prête attention, ce qui montre que le Japon réussit à lier sa culture traditionnelle avec la modernité…

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Un nouveau bus nous emmène au sud de la ville, vers le sanctuaire Fushimi Inari. On doit terminer le trajet à pied, et du coup on se perd un peu en se retrouvant sur une sorte de pont d’autoroute. En redescendant sous le pont, on tombe sur un endroit vraiment mal famé avec au moins trois mouchoirs en papier par terre ! Pour un pays propre et sûr comme le Japon on a vraiment trouvé ça limite… Le trajet nous paraît interminable et l’on se demande si on ne va pas finir par arriver à Osaka ! Finalement on atteint le sanctuaire, connu pour ses milliers de toriis offerts par des particuliers à la déesse Inari. Les toriis sont des sortes de grands portiques en bois ou en pierre et le plus souvent rouge ou orange, que l’on trouve généralement à l’entrée des sanctuaires. A Fushimi Inari, la particularité est que les milliers de toriis se succèdent quasiment collés les uns aux autres, formant une sorte de galerie couverte (en moins bien qu’un dolmen quand même…) à travers toutes la montagne jusqu’au sommet. Le parcours entier se fait en deux heures, mais comme le soleil commence à baisser on se limite à un petit tour sous les toriis. Nous revenons par le train, sur une idée géniale de Kevin, à la gare centrale de Kyoto.

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Après être repassés rapidement à l’auberge, nous reprenons le bus pour retourner dans le centre, et plus précisément dans Gion, l’ancien quartier des plaisirs où l’on trouve notamment les fameuses geishas. Partis pour faire la fête, on est rapidement déçus par l’ambiance étrange du quartier. On passe dans de nombreuses rues où les entrées des bars sont gardées par des jeunes mecs en costard qui donnent un air de repère de yakuzas au quartier. La notion de bar est d’ailleurs assez étrange, puisque ceux-ci donnent rarement sur l’extérieur, et qu’il faut entrer dans des immeubles modernes puis prendre l’ascenseur pour s’y rendre. La seule indication qu’il y a des bars à l’intérieur est l’enseigne lumineuse verticale accrochée au bâtiment… Cela donne une atmosphère de clubs privés qui ne donne pas vraiment envie d'entrer !

Après une bonne heure à errer dans le quartier, on se décide à entrer dans un restaurant à sushis ouvert sur la rue. On s’installe une nouvelle fois au bar, devant le chef qui nous explique un peu comment manger notre plateau contenant des sushis au saumon, au thon rouge, à l’anguille, à l’omelette, au poulpe et à deux autres poissons non identifiés. On craque ensuite pour des makis supplémentaires pour lesquels le cuisinier n’est pas radin en wasabi ! On termine par trinquer au saké, avec chacun sa fiole pour 4 à 5 petites tasses. Honnêtement, le saké n’est pas super bon, comme s’il était dilué à l’eau. C’est d’ailleurs un peu l’avis de tous les touristes que l’on a croisé lors du voyage…

On retourne errer dans le quartier où nous croisons quelques maikos (apprenties geishas) et beaucoup d’hommes assez âgés accompagnés de filles sophistiquées en robes de soirée, style escort-girls. Vraiment étrange ce quartier… Pour revenir sur les geishas, ce ne sont pas des prostituées, comme on le pense souvent en France, mais des dames de compagnies cultivées qui maîtrisent les arts traditionnels japonais. On pense peut-être en avoir croisé une ou deux mais il n’en resterait plus que 200 au Japon (dont la majorité à Gion)…

La partie traditionnelle de Gion est plus sympa que la partie moderne, avec de petites ruelles éclairées simplement par les lanternes placées à l’entrée des maisons de style ancien. En passant à l’arrière de ces maisons, nous avons ainsi entendu des rires étouffés accompagnés de musique traditionnelle, donnant au quartier une ambiance d’un autre temps…

232_Gion





De notre côté, pour finir la soirée nous entrons finalement dans un bar au style branché, devant lequel nous étions passés plusieurs fois dans la soirée au fin fond des ruelles de Gion. L’endroit est désert et nous nous installons devant le bar, dans des fauteuils en cuir blanc qui tranchent avec la couleur noire de la salle. Le bar dispose d’un rayon impressionnant de bouteilles de toutes origines, et notamment beaucoup d’alcools français (du Noilly-Prat dans un bar ?!).

On reste classiques dans nos cocktails et on commence à nouer la conversation avec les barmans qui sont à peu près de notre âge. De toute façon ils n’auront que nous à servir de toute la soirée ! Nous sommes donc seuls avec deux garçons, Yuya et Shimo, et une fille, Aya… Leur spécialité est de tailler des blocs de glace en grosses boules qui leur servent de glaçons, ce qui les occupe toute la soirée ! On passe deux bonnes heures à discuter avec eux, nous avec nos quelques mots de japonais sortis au hasard du dico, eux avec leurs quelques notions de français… ce qui se finit en général en anglais quand on ne comprend plus rien ! Ils rigolent beaucoup à lire le dictionnaire et à nous appeler Kevin Costner et Nicolas Cage ; on finit par leur dessiner une carte de France pour leur montrer d’où on vient, puis on essaye d’écrire nos noms en japonais avec, avouons-le, une certaine réussite ! Ils sont tout heureux de nous offrir des babioles comme un petit parapluie en papier, des sachets microscopiques de cacahuètes et de la poudre d’on-ne-sait-quoi à diluer dans l’eau (et que l’on n’a d’ailleurs jamais goûté)…

Quand on quitte le bar ils sortent pour nous dire au revoir. Il n’y a plus de bus à cette heure-ci, et nous décidons donc de rentrer à pied, repassant par hasard sur le même pont d’autoroute que dans l’après-midi… On arrive enfin à l’auberge pour faire un gros dodo après cette soirée qui aura finalement été plutôt sympa !

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Commentaires
M
Bravo et merci pour ce récit complet et très bien écrit au demeurant. On s'y croirait !
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