Jour 3 : Entre Osaka et Kyoto
Lever en douceur pour récupérer des derniers jours… On laisse ensuite nos bagages à l’auberge pour pouvoir visiter la ville tranquillement, puis nous nous arrêtons à Mister Donut pour dévorer notre premier petit-déjeuner et placer nos premiers "arigatô" (=merci).
On saute ensuite dans la Loop Line pour nous rendre au château d’Osaka, à l’est de la ville. Oui, oui c’est bien un château-fort sur les photos ! C’est vrai que les châteaux japonais sont vraiment magnifiques, même si la plupart ne sont plus d’origine (comme de nombreux temples) puisqu’ils ont souvent souffert des tremblements de terre et des incendies (structure en bois). Le château d’Osaka est en tout cas un superbe exemple de ces constructions japonaises.
Nous achetons nos billets sur un automate, une chose très répandue au Japon qui tranche bizarrement avec tous ces gens qui ont des petits métiers réalisables eux par des machines. En tout cas, j’adôôôre les distributeurs qui prennent les billets et je ne sais pas pourquoi cela n’existe pas en France ?!
L’intérieur du château, plutôt moderne, est en fait un musée (qui se visite à la japonaise, de haut en bas…) retraçant quelques grandes batailles de l’histoire japonaise, avec notamment de grandes peintures pliantes. Le musée reste quand même très limité, même si la vue est sympa du 8ème étage et que Kevin se laisse tenter par l’essayage d’un costume de samouraï. On achète aussi nos premières babioles, et quand on sort il fait un grand soleil, idéal pour poser devant le château.
En retournant vers la Loop Line, on tombe sur un immense groupe de jeunes très bien habillés : les garçons en costard ou en habit traditionnel et les filles en kimono, la plupart accompagnés de leurs parents. Sans doute une rentrée ou à une remise des diplômes puisqu’on remarque qu’ils portent des petits sacs "Ecole d’Hôtellerie" (en français s’il-vous-plaît).
On descend à la gare JR Osaka et l’on se promène dans le quartier des magasins, après avoir manger pour pas très cher dans un resto à ramens. On entre dans un des grands magasins, organisé à la japonaise et donc… un peu bizarrement ! En fait le building est partagé entre plusieurs magasins (un par étage) ; il faut donc prendre l’ascenseur pour aller faire son shopping au bon étage. On arrive tout en haut dans le magasin officiel des Hanshin Tigers, une des deux équipes de base-ball de la ville. Le base-ball est vraiment le sport roi du Japon ; dès que vous passez devant une école ou un terrain de sport des jeunes sont en train de taper la balle. Mais apparemment le soccer commencerait à le détrôner dans les nouvelles générations…
On revient tranquillement vers l’auberge (en prenant l’avenue dans le bon sens grâce à Kevin…), remarquant au passage le Umeda Sky Building et son jardin-observatoire circulaire au 39ème étage… On se pose un peu en attendant de récupérer nos sacs, puis on file vers la gare pour prendre le train vers Kyoto, la deuxième étape de notre voyage. On a du mal à garder les yeux ouverts pendant les 45 minutes du trajet, un syndrome qui nous poursuivra pendant tout le voyage, juste après manger et notamment dans les transports en commun. On adopte ainsi dans la tradition japonaise de s’endormir n’importe où (trains, métros, musées, …) et dans n’importe quelle position (oui oui, même debout) !
La gare de Kyoto est absolument gigantesque et on trouve ça vraiment rigolo de sortir du mauvais côté. Après avoir pris un quart d’heure pour traverser la gare dans l’autre sens, on marche encore quinze minutes vers notre nouvelle auberge. On s’installe puis on part pour une petite virée dans la ville.
Kyoto est une ville très étendue mais avec "seulement" 1,5 millions d’habitants. Ses petites habitations (maisons individuelles et petits immeubles) contrastent avec les haut buildings d’Osaka. C’est aussi et surtout LA ville culturelle et traditionnelle du pays, avec notamment un nombre incalculable de temples que l’on découvre à chaque coin de rue.
Notre petite balade nous mène jusqu’au temple Toji, à quelques minutes de l’auberge, qui possède la plus haute pagode du Japon. On fait un tour rapide des quartiers autour de la gare, passant en particulier devant la tour de Kyoto, et on finit par revenir à l’intérieur de la gare, dans la partie Kintetsu Railways. Cette partie comporte une grande allée commerciale souterraine avec de nombreux restaurants devant lesquels on a du mal à se décider. Même si on ne comprend pas les menus, les restaurants japonais ont la bonne idée de présenter en vitrine des reproductions en résine de leurs plats (qui sont parfois difficiles à retrouver une fois à l’intérieur). Au final on choisit un resto de pizzas japonaises, qui sont des sortes de "doubles omelettes" garnies de plein de bonnes choses...
On passe la tête par le rideau pour découvrir un resto bondé de japonais quasiment tous en costard (la tenue de base pour tous ceux qui travaillent). On est accueillis chaleureusement et placés au "bar" devant les cuistots. On commande chacun notre pizza japonaise, puis on patiente en regardant les cuisiniers préparer les plats des clients.
La serveuse nous apporte enfin notre repas, à savoir une poêle contenant notre pizza, une spatule en métal et une petite coupelle. On commence à couper notre pizza avec la spatule et alors que l’on s’apprête à manger avec, la dame d’une soixantaine d’années assise à ma droite m’arrête et me prend la spatule des mains. Elle coupe ma pizza en morceaux et nous montre qu’il faut ensuite les mettre dans la petite coupelle avant de les manger avec des baguettes… tout simplement ! C’est plutôt bon et on essaye de le faire comprendre à la dame et aux cuisiniers, qui sont eux étonnés de nous voir si à l’aise avec les baguettes ! Sans qu’on ne le remarque, la dame nous commande des yakitori (brochettes japonaises). On refuse par politesse mais elle insiste et on finit par les accepter… Je sors mon petit dictionnaire pour la remercier et lui faire comprendre que c’est très bon. La conversation s’engage difficilement vu qu’elle ne parle pas anglais, mais quand elle comprend qu’on est français elle s’excuse presque de nous avoir pris pour des américains, en nous disant évidemment que "la France c’est beau" et que "Paris c’est magnifique"…
On réussit quand même à échanger quelques mots puis je lui prête mon dico qui est malheureusement uniquement dans le sens français-japonais. Entre temps on a du refusé une bière de sa part, mais elle a quand même réussi à nous offrir des sortes de petit pois - flageolets crus (dans leur cosse) que nous acceptons en souriant même si on ne finit pas tout notre bol… On reste là un bon moment et quand on s’apprête à partir on croit comprendre qu’elle veut payer notre repas ! On refuse avant de saisir qu’elle n’en avait pas l’intention, ce qui donne un bon dialogue de sourds. Puis on paye notre repas en laissant la petite dame un peu triste toute seule avec les cuistots…
Le resto était très sympa et on est vraiment contents d’avoir pu échanger avec des japonais, qui nous ont encore montré leur politesse et leur sens de l’accueil. On revient à l’auberge pour passer une petite soirée tranquille dans le living avant d’aller se coucher. On a vu tellement de choses dans cette journée entre Osaka et Kyoto que l’on se demande si c’est bien le même jour que l’on a fait tout ça…
Allez hop, dodo.
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